Le décor de la comédie « Sur la corde raide » est volontairement sobre. Deux espaces : un terrain vague pour le monde d’en-bas et un « château » pour le monde d’en haut. Le premier est symbolisé par une carcasse de voiture, des containers poubelles et un échafaudage, le second, plus simplement encore, par un cube meublé de trois fauteuils, d’une table basse et d’un lustre en cristal.

Le terrain vague est souvent pour les jeunes un terrain d’aventure où la récup est occasion de jeux et de rêves. Ici, ce sera l’épave taguée d’une vieille bagnole où Fred jouait quand il était môme. Le terrain vague c’est aussi le lieu du rejet. Sortant de son carton puis de la poubelle, l’échec de Tonio était déjà signé. Giuseppe aidé de Fred et Lily nous montrera que rien n’est inéluctable. La rédemption fait fi de tous les espaces.

Le château a la forme d’un cube, carré comme les idées qui s’expriment à son sommet. Les discours politiques et économiques y prévalent avec ce qu’il faut de cynisme. Le bourgeois de la fin du XIX^e et le trader d’aujourd’hui s’y affrontent en toute complicité. Ils ne sont finalement pas si dissemblables. Seule une voix féminine y fera entendre sa différence, voire sa réprobation.

La voiture sur le terrain vague joue un rôle de passeur. Le passage de l’enfance à l’adolescence. Une carcasse qu’enfant on explore et où l’on prend ses premières leçons de conduite… Et puis plus tard, parfois le lieu de mauvaises conduites... Mais patience, la voiture s’ouvrira tels ces jouets transformables, pour faire éclore autre chose tant il est vrai que du pire peut parfois naître le meilleur. Mais cela suppose de porter en soi cette fleur nommée espérance qui se nourrit de confiance.

L’échafaudage situé en fond de scène évoque la situation des jeunes du temps de Jean Bosco. Beaucoup étaient embauchés comme apprentis maçons. C’est là que Don Bosco ira les rejoindre demandant aux patrons de signer les premiers contrats d’apprentissage. Mais plus encore cet échafaudage est le signe d’un monde en construction. Certains ne bâtissent que pour plus de profit, d’autres, au contraire, travaillent à un monde plus juste, plus humain, plus proche du dessein de Dieu. Ceux-là s’inscrivent dans la lignée des bâtisseurs de cathédrales. Quelques-uns sont montrés en exemple, Don Bosco est un de ceux-là, mais tant d’autres apportent leur pierre à l’édifice d’une façon anonyme. Bien malin qui peut dire le mérite des uns et des autres. Ce qui importe c’est la participation de chacun. Et c’est, ce à quoi le spectacle nous invite.

La scénographie

Simulation en 3D de la scénographie.
Cela a permis de vérifier que tous les éléments s'intégraient bien dans l'espace du Théâtre du Valdocco à Turin.
En outre cela permettait à tous les partenaires d'avoir la même visualisation de l'espace scénique.